Déranger, ce joli mot

MYRIAM KRIDI, DIRECTRICE DU FESTIVAL

Après sept ans en tant que directrice du Festival de la Cité, je n’ai pas acquis beaucoup de certitudes. Une seule peut-être : on ne tue pas la fête avec des exigences artistiques. Comme on ne tue pas le désir avec la recherche du consentement. Il s’agit d’ouvrir un dialogue, toujours. Entre ce que nous proposons et les envies des publics. C’est là où l’on se rejoint que l’expérience est mémorable. Tout le travail est de construire des passerelles. Entre les désirs de découverte, de déambulation, de rencontre, de fête des publics et les besoins d’attention, de temps, de communion festive ou silencieuse des artistes. Des passerelles physiques et des passerelles symboliques pour que le plus grand nombre se sente légitime.

Dans cet esprit, le festival s’invite année après année dans un espace public aux multiples usages. Qu’il dérange parfois. Comme dérangent les enfants qui viennent toujours jouer là où ça se passe et non là où ce serait le plus pratique. Mais quand tout est calme, bien à sa place, parce que les enfants sont partis, n’avons-nous pas le regret de ces univers improbables qu’iels créaient sous nos yeux et des histoires qu’iels se racontaient avec le plus grand sérieux? Notre chance, c’est que le festival revient tout déranger début juillet depuis 50 ans!
Et il ne tient qu’à vous que ça dure!

 

Eh bien dansez maintenant!

VALÉRIE HUMBERT, PRÉSIDENTE DU CONSEIL DE FONDATION

Si c’était une danse, laquelle serait-elle? Un tango, pour la proximité? Une bacchanale, pour son côté tumultueux et bruyant? Un swing, avec son énergie débordante et son brin de folie? Un peu pole dance, pour le côté provocateur? Complètement Gaga pour l’aspect libérateur? Un brin cha-cha-cha? Ou définitivement Voguing car profondément urbain? Et voilà la ballerine en tutu rose qui se plaint de notre oubli. Parce que le Festival de la Cité, c’est un peu tout ça sans l’être complètement, il a choisi de vous offrir une scène de bal pour ses 50 ans et vous incite à y danser. 

Un demi-siècle qu’il vous invite sans exiger un sou, il requiert maintenant un peu de votre sueur! Généreux, convivial, ambitieux, le Festival de la Cité a traversé les époques, changé de direction, étendu sa géographie, surmonté la pandémie, augmenté son souffle, diversifié son offre.

Ovni culturel, il est devenu une référence sous la houlette de Myriam Kridi avec laquelle il effectue un dernier pas de deux, sous une standing ovation. Merci Myriam, merci la bande à Kridi!
Longue vie à la Cité!

 

Longue vie au Festival!

GRÉGOIRE JUNOD, SYNDIC DE LAUSANNE

Le Festival de la Cité a 50 ans! Que de souvenirs grâce à cette manifestation devenue incontournable pour les Lausannoises et Lausannois et reconnue au-delà de nos frontières. Créé dans les années 70 pour répondre à l’envie de la Ville de proposer un événement culturel, festif et rassembleur, le Festival de la Cité s’est imposé comme un rendez-vous pluridisciplinaire majeur avec comme ADN la gratuité et l’ambition d’aller sans cesse à la conquête d’un large public. Aujourd’hui, le festival s’est positionné comme un terrain culturel unique. Ni les importants travaux sur la place du Château ni deux ans de pandémie n’auront su freiner sa faculté exploratoire et son caractère novateur. Si cette édition 2022 marque un cap, elle est aussi la dernière de sa directrice, Myriam Kridi, aux commandes de la manifestation depuis 2016. L’occasion de la remercier vivement d’avoir porté plus loin le festival en proposant d’occuper de nouveaux espaces, des scénographies insolites dans des lieux phares de la ville, et de chercher toujours plus à aller à la rencontre du public, même lorsque distanciation sociale et restrictions sanitaires étaient les maîtres-mots. Un immense merci à elle, à toute son équipe et longue vie au Festival de la Cité.

 

Quel fringant quinqua!

CESLA AMARELLE, CONSEILLÈRE D'ÉTAT

En 1966, le conseiller communal socialiste Marx Lévy dépose une motion auprès de la Municipalité. Le texte enjoint l’Exécutif à organiser sans tarder une fête populaire dans le centre de la capitale vaudoise. Le projet se met en route. Des festivités sont mises sur pied et envahissent les rues de la Cité. Il faudra néanmoins encore attendre six ans pour que naisse ce qui constitue officiellement la première édition du Festival de la Cité. C’était … il y a 50 ans!

Un demi-siècle plus tard, la manifestation se porte à merveille. Elle a évolué avec son temps. Cette année encore le Festival innove et expérimente de nouveaux lieux de production. Une chose ne change pas cependant : les ingrédients qui font de cet évènement culturel un moment si particulier. Un accès gratuit à tous les contenus pour le public, une programmation pluridisciplinaire et la volonté sans faille de démocratiser la culture en favorisant le mélange des publics.

Cette 50e édition est la dernière pour l’excellente Myriam Kridi en tant que directrice. Cette dernière peut partir la tête haute, elle laisse derrière elle un événement au succès jamais démenti et qui s’est durablement implanté dans le paysage du canton et dans le coeur de l’ensemble des Vaudoises et des Vaudois.